architecture religieuse

le pouvoir religieux

En 1059, Bauduin V, Comte de Flandre, crée un Chapitre de Chanoines et la construction d'une église dédiée à saint Pierre est alors décidée. Cette église ne sera consacrée qu'en 1166 par Milon, évêque de Thérouanne. En 1492, les Chanoines reconstruisent leur église de style gothique flamboyant, l'actuelle Collégiale.

 

Mais les sièges de 1641, de 1676 et surtout celui de 1710 endommagent l'édifice. Après les bombardements de 1710, les voûtes de la nef et du chœur s'effondrent et la tour s'écroule. La reconstruction commencera en 1726 et durera jusqu'à la veille de la Révolution.

la collégiale Saint-Pierre

 

La Collégiale Saint-Pierre est un monument de style flamboyant. Le rez-de-chaussée est d'un gothique archaïsant mais les étages supérieurs de la nef et du chœur (transept exclu) correspondent à l'âge classique.

Pendant la Révolution, le curé constitutionnel Courtois, a doté la Collégiale d'un magnifique buffet d'orgue datant de 1633. C'est l'orgue de l'ancienne abbaye de Clairmarais. Mais le 8 août 1944, une bombe éventra l'abside et les chapelles rayonnantes, elle pulvérisa la statue de Notre-Dame Panetière, la protectrice de la cité, ainsi que tout le mobilier intérieur dont un magnifique maître-autel en marbre de Carrare.

 

On peut aussi admirer dans la Collégiale Saint-Pierre un jubé en bois sculpté et une statue de la Vierge de facture flamande.

la chapelle des jésuites Saint-Jacques

 

Grâce à des dons de riches bourgeois, la construction de la chapelle de l'ancien collège des Jésuites, débuta en 1682 et dura six ans.

Propriété de la ville, elle ne fut pas vendue comme Bien National mais fut affectée à plusieurs usages, notamment au stockage d'objets militaires. Lazare Carnot, président des Amis de la Constitution, y fit ses débuts politiques en 1791.

La chapelle, de style baroque, dresse sa façade imposante rue de Saint-Omer. Elle est rehaussée de pilastres avec châpiteaux composites et se divise en trois niveaux séparés par une corniche.

Le premier niveau est décoré de trois niches, de deux panneaux carrés avec losanges et d'un portail en pierre bleue, aux colonnes annelées et au fronton interrompu.

Le second niveau est orné d'un vitrail éclairant la nef, de deux cartouches indiquant la date de construction et de réparation et de deux écussons aux armes de la famille Caverel, les principaux donateurs.

Le troisième niveau comporte un œil de bœuf, deux consoles renversées surmontées chacune d'un pot à feu et un fronton triangulaire où culmine une croix métallique.

 

L'intérieur de la chapelle comprend une nef avec abside arrondie, deux chapelles latérales plus basses, une crypte dans laquelle on enterrait les Jésuites morts à Aire. Une gloire monumentale, œuvre de Magnard, en 1858, tapisse le chevet de l'abside.

les sœurs grises

 

Dans la rue des Clémences, l'antique voie qui traverse le castrum primitif, les religieuses franciscaines avaient leur couvent depuis 1453. Ces franciscaines ou Sœurs Grises, religieuses réformées de l'Ordre de saint François, faisaient vœu de pauvreté. Elles allaient déchaussées et portaient des socques en bois en guise de sandales. Leur mission principale était de soigner les malades à domicile.

Les Airois peut-être par reconnaissance, appelèrent leur rue, la rue des Clémences, qui à l'origine, était la rue de Dame Clémence.

 

Sur le Plan Relief de 1745, leur couvent est un vaste quadrilatère qui occupe le site de l'actuelle cour paroissiale. Aujourd'hui, seuls les bâtiments qui longent la rue des Clémences demeurent. Ils vont du pont de la Lacquette vers le pavillon Saint-Pierre. A ce niveau, on aperçoit encore l'abside de la chapelle.

Mais le vestige le plus marquant est le porche d'entrée : la sculpture des chapiteaux et des rinceaux est à la fois fine et délicate. Il date de 1719.

Les Airois appellent aussi cet ensemble architectural, " le magasin à tabac ".

l'hôpital Saint-Jean-Baptiste

 

Institué à la fin du XIIe siècle, l'hôpital Saint-Jean fonctionnait sous l'autorité conjointe de la Commune et du Chapitre. Il fut détruit par l'incendie de 1358.

 

Sa reconstruction donna naissance à plusieurs bâtiments : dortoir, cuisine, four, logement hospitalier, chapelle et dépendances.

Au début du XVe siècle, l'établissement est surtout un " mouroir " pour les pauvres. En 1678, l'hôpital devint en partie militaire et se dota de médecins et chirurgiens. Létat sanitaire de la population en profita largement. Les destructions causées par le siège de 1710 entraînèrent la reconstruction totale des bâtiments.

l'église de Saint-Quentin

 

Le hameau de Saint-Quentin autrefois appelé Bléty, possédait dès le IXe siècle une église dédié à saint Quentin. Plusieurs fois pillé et incendié, cet édifice sera reconstruit en style gothique et les paroissiens y adjoindront une seconde nef au XVIe siècle.

On peut admirer à l'intérieur des clefs de voûte qui représentent diverses figures : la sainte Trinité, saint Quentin et saint Omer pour la voûte centrale.

Les armes d'Aire et celles du chapitre de la Collégiale Saint-Pierre ornent les clefs de voûte de la seconde nef. Des motifs floraux, des feuilles de vigne et des chimères sont également sculptés sur les petites clefs.

l'église de Rincq

 

L'église actuelle de Rincq a été construite entre 1804 et 1809. Elle remplace une ancienne église dont l'origine est inconnue.

Cet édifice à une seule nef, sans transept, de faible hauteur, en pierre blanche, est entouré d'un cimetière.

Le chœur de l'église fut dévasté et tomba en ruine au XVIIe siècle, probablement pendant les deux sièges de la ville d'Aire en 1641

On le reconstruisit une première fois après 1666, aux frais des décimateurs (l'abbaye de Saint-Augustin-lez-Thérouanne et le chapitre de la Collégiale Saint-Pierre). Mais en 1698, c'est l'église toute entière qu'il faut reconstruire. Lors de la Révolution, elle fut vendue comme Bien National à Paul Bommier, raffineur de sel à Aire. La paroisse fut rétablie dès 1803 et l'on réédifia l'église à partir de ce qui restait.

 

Des statues dignes d'attention ornent la chapelle à l'intérieur. On signalera particulièrement un groupe polychrome qui représente saint Hubert, son cheval et le cerf miraculeux. Cet ensemble du XVIe siècle est inscrit à l'inventaire des monuments Historiques.

les capucins

 

Parallèlement et légèrement en retrait à la rue du Château, près du pavillon de Marles, s'élève un grand bâtiment : c'est le dernier vestige du couvent des Capucins établis à Aire depuis 1600.

 

" Les Capucins, religieux de la plus stricte obédiance de l'Ordre de saint François, portent des capuchons pointus et sont vêtus de gris. Ils vont toujours pieds nus, jamais en carrosse et les hommes ne rasent jamais leur barbe. " C'est ainsi que les décrivait Antoine Furetière en 1676. Ils étaient missionnaires et participaient activement à la vie religieuse locale ; ils remplacèrent les Jésuites quand ceux-ci durent quitter la ville en 1762.

Le couvent des capucins est situé sur la rive gauche de la Lys. Sur le Plan Relief, les bâtiments présentent des proportions identiques à celles du pavillon de Marles. De par ses dimensions, cet ensemble monastique avait fière allure. Les jardins s'étalaient sur la rive gauche de la Lys ; ces terrains sont occupés aujourd'hui par les anciennes casernes de cavalerie, devenues Résidence Bayard. C'est dans ce couvent que fut organisé pendant la période révolutionnaire, les 26 et 28 janvier 1790, et pour la première fois à Aire-sur-la-Lys, une élection du mayeur et des échevins. Le couvent des capucins était le siège d'une section patriotique de la ville.

En face du couvent des capucins, à l'angle de la rue du Château et de la rue des Sablons, se dressait l'école des sœurs de la Providence. Ces bâtiments accueillent actuellement les élèves de l'IMPRO.

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