architectures

le pouvoir communal

Les Airois sont, à juste titre fiers de la Charte de l’Amitié. Depuis 1188, la Commune est administrée par les échevins : ils rendent la justice et gèrent les affaires communes. Ils exercent aussi les prérogatives de la police sur tous les domaines s’étendant dans la ville et la banlieue.

 

La milice bourgeoise, responsable de l’ordre public, a besoin d’un corps de garde : il sera construit à l’un des angles de la Grand-Place. Au XVIIIe siècle, le tribunal de Bailli s’installe à l’étage. Mais juges et tambours de garde ne front guère bon ménage.

 

Administrateur de la cité, les échevins de réunissent dans l’hôtel de ville, surmonté du beffroi, où les cloches sonnait les heures.

C’est le symbole de la liberté de la commune, avec le sceau et les armoiries, face au pouvoir de l’église représenté par la Collégiale et son clocher. Autrefois ouvrage de défense, monument municipale par excellence le beffroi, conformément à son étymologie (du haut allemand « bergfrid ») continue de veiller sur les Airois et garde (« berg ») la paix (« frid »).

le bailliage

 

Construit grâce à un impôt sur le vin et la bière, le Corps de garde est l'œuvre d'un Airois, Pierre Framery. Il fut inauguré le 22 novembre 1600.

Continuellement corps de garde pour la milice bourgeoise, il s'appelle aussi Bailliage, car il a servi de tribunal pour le bailli pendant une cinquantaine d'années.

Après la révolution, le premier étage fut affecté à la justice de paix, et le rez de chaussée à la garde nationale.

En 1870, il devint le siège de l'octroi, puis du commissariat de police.

Il a subi de nombreuses réfections et modifications au cours des siècles ; un ravalement eut lieu en 1973. En 1991, l'intérieur fut restauré et un  nouveau ravalement effectué en 2016.

 

La structure du Bailliage est médiévale, mais son décor Renaissance, italianisant par son attique.

 

Une frise sculptée court sur les quatre côtés du bâtiment :

- côté rue d'Arras, les quatre éléments : l'Air, la Terre, le Feu et l'Eau ;

- côté rue du Bourg ; les trois vertus théologales : la Foi, la Charité et l'Espérance ;

- côté Grand'Place ; les quatre vertus cardinales : la Prudence,
la Justice, la Force,et la Tempérance ;

- le côté adossé à la maison voisine est difficilement visible de la rue.

Huit colonnes monolithiques supportent l'étage sur des arcs en anses de panier. Au-dessus de celles-ci, une frise représente la croix de Bourgogne avec les insignes de la Toison d'or et des trophées d'armes.

 

Au dessus de l'attique, quatre lions tiennent un écu représentant l'aigle de la ville d'Aire.

D'une surface au sol de 125 m2, le Bailliage est construit en brique et pierre.

Le Bailliage a été classé Monument historique le 12 juillet 1886. Depuis 1970, siège de l'Office de Tourisme,
il est la vitrine d'Aire-sur-la-Lys pour les étrangers de passage.

l'hôtel de ville

 

Reconstruit après le siège de 1710, l'Hôtel de ville fut édifié sur les anciennes halles échevinales.

Après accord en 1715 de Louis XIV - l'un des derniers actes politiques - les travaux commencèrent le 11 mai 1716 et durèrent, pour l'essentiel, jusqu'en 1721. Ils furent confiés à Héroguel, architecte du roi, et financés par des taxes sur le tabac et la bière. Caractéristique du style classique - son architecture n'est pas sans rappeler celle de Versailles - l'édifice présente une façade majestueuse percée de deux larges portes centrales, l'une menant à un escalier monumental, l'autre à la galerie des Halettes.

La façade est parfaitement ordonnancée par dix pilastres, dont deux doubles, encadrant les fenêtres.

Une galerie chargée de sculptures et de trophées posés sur une balustrade couronne les deux ailes.

La partie centrale est surmontée d'un fronton monumental décoré des armes de la ville et d'attributs guerriers. Deux statues, la Justice et la Force, qui rappellent les pouvoirs du Magistrat, flanquent le fronton et semblent veiller sur la ville.

 

La façade prend tout son éclat, le soir, quand les pierres doucement patinées s'offrent aux reflets dorés du soleil couchant.

le beffroi

 

Cher au cœur des Airois, le Beffroi dresse son élégante tour de 58 mètres au-dessus de la ville. Solide construction de pierre et de brique, le Beffroi fut édifié en même temps que l'Hôtel de Ville, sur les plans d'Héroguel et terminé en 1724.

 

Le premier étage forme la " salle du Loup ". Le Magistrat y abritait autrefois les biens les plus précieux de la Commune : documents et sceau de la ville. Les archives y furent longtemps entreposées.

Avant la Révolution, le Beffroi disposait de deux cloches : la Bancloque, pour appeler la population en cas de danger - incendie ou guerre -, et le Vigneron, pour annoncer la fermeture des cabarets.

 

En haut de la tour se trouvait le guetteur. Il ne disparut du ciel airois qu'en 1914, après l'incendie du 9 mars qui découronna la tour.

Une horloge à quatre cadrans fut posée en 1724.

 

Aujourd'hui, le carillon de la tour règle encore la vie des Airois et lance, tous les quarts d'heure, les notes joyeuses de ses rondes et de ses romances.

la bibliothèque municipale

 

Instituée par délibération du Conseil municipal le 14 novembre 1838, la " Bibliothèque Publique d'Aire " s'ouvre le 1er mai 1839. Tout le mérite en revient à Hippolyte Mahieu-Milon, maire de la ville à cette époque et que ses adversaires traitaient d'"analphabète ".

 

C'est pourtant le magistrat municipal qui a le plus fait pour la mise en ordre des archives locales et la recherche du passé de la ville.

La bibliothèque changea plusieurs fois de local, fut reléguée dans les combles de l'Hôtel de Ville et fut même fermée pendant de longs mois.

 

Ce n'est que le 7 novembre 1890 que le Conseil municipal décide son transfert au rez-de-chaussée de l'aile nord de l'Hôtel de Ville.

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