les monuments

Le bastion de Thiennes

Le Bastion de Thiennes est situé à l’est de la ville d’Aire-sur-la-Lys, actuellement au 6ter, boulevard Foch.

 

Il était appelé ainsi parce qu’il « couvrait » le chemin conduisant à Thiennes.

 

Rescapé du démantèlement, il se compose de deux parties construites à deux époques différentes.

 

La plus ancienne, le bastion des chanoines, qui fait angle sur le trottoir du boulevard Foch, fut construit entre 1520 et 1540, sous le règne de Charles Quint sur le modèle des bastions italiens (bastion à oreillons), vraisemblablement par Jehan d’Aire, qui conduisait en même temps les travaux de la Collégiale Saint Pierre.

On y accédait de l’intérieur de la ville par un couloir (appelé gorge) de 1,70 mètre de large, en courbe, passant sous le mur d’enceinte.

A ce bastion, fut ajoutée en 1829, une partie construite sur son flanc ouest, sous la direction du capitaine de génie Charon. On ouvrit alors une communication intérieure entre les deux parties, et en 1850 une porte de trois mètres de large, sous le mur d’enceinte pour y accéder directement de l’intérieur de la ville.

En 1896, pour sauver le bastion du démantèlement, deux airois Alcide et Abbel Delbende, l’achetèrent pour 16 000 francs et utilisèrent les casemates comme caves à vins. Les deux parties furent revendues séparément un peu plus tard. En 1965, une maison fut construite sur la terrasse de l’ancien bastion des Chanoines. Cette partie ancienne ne se visite pas. Le propriétaire ouvre la partie plus récente communément appelée « Le Bastion » aux visiteurs durant les Journées du Patrimoine.

ornementation

 

La partie la plus ancienne du bastion présente des voûtes d’arêtes, en briques, blanchies à la chaux.

 

La seconde partie comporte à l’intérieur deux grandes galeries parallèles orientées d’est en ouest.

Elles servaient de poudrière, de casemates pour les soldats et de logement pour les « batteries de flanquement » dont les tirs protégeaient le rempart et les fossés. Chacune de ces galeries communiquaient avec le premier bastion par deux ouvertures.

Perpendiculairement aux galeries, trois chambres pour des canons de moindre calibre offrent leur ouverture plein sud. Les bouches à canon, notamment celles des grandes galeries, sont surmontées d’un conduit de cheminée pour évacuer les fumées des tirs et sont encadrées de deux meurtrières qui permettaient aux défenseurs de tirer pendant que les canonniers rechargeaient les batteries.

 

Le bastion n’a plus que six mètres de hauteur. Son fossé se situait six mètres plus bas ; il a été remblayé lors du démantèlement entre 1893 et 1896.

L’ouverture à l’ouest, avec une grille, a été percée par les allemands en 1943.

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