la cité

Rincq

Rincq et Glomenghem sont deux hameaux si unis que l'on ne les cite jamais l'un sans l'autre, comme s'ils ne formaient qu'une même entité. Ils font partie, depuis des temps immémoriaux, de la commune d'Aire, bien qu'ayant toujours eu quelques différences.

Sous l'Ancien Régime, ces hameaux formaient une paroisse qui, à la différence des autres de la ville, ne dépendait pas du chapitre de Saint-Pierre, mais relevait de l'abbaye de Saint-Augustin-lez-Thérouanne. Un moine prémontré de Saint-Augustin faisait fonction de curé.

C'est seulement en 1803 qu'une paroisse ordinaire fut établie et que l'église (ou du moins ce qui en restait après les destructions de la Révolution) fut rendue au culte catholique.

Vendue comme bien national en 1792 à un raffineur d'Aire, Paul Bommier, elle avait servi pendant dix années, de chantier de récupération de matériaux.

 

la famille Lochtenberg

 

Rincq comprenait divers fiefs féodaux. Le principal appartenait à la famille Lochtenberg. Cette famille noble était bien connue à Aire. Pierre Ignace, qui habitait au 10 de la rue Saint-Pierre, fut doyen du chapitre de Saint-Pierre jusqu'à sa dissolution en 1790. On trouve deux Lochtenberg parmi les chanoines. Leur neveu Charles Gabriel était, en 1785, lieutenant général du roi au bailliage d'Aire.

Il faut aussi évoquer l'émouvante figure d'Eugénie Lochtenberg, veuve de La Forge, guillotinée à Arras le 12 prairial, an II. Eugénie passa ses derniers jours à la maison du jardin Notre-Dame qui servait de prison. Cette maison est aujourd'hui le presbytère d'Aire.

Enfin , il faut citer mère Lochtenberg, supérieure des religieuses ursulines d'Arras. Pour obtenir l'ouverture d'une maison d'ursulines à Aire, elle profita du passage dans la ville, le 28 août 1804, du premier consul Napoléon Bonaparte et sut se montrer si persuasive qu'elle obtint satisfaction et put ouvrir une école pour les jeunes filles.

 

Liborel, Vicomte de Rincq

 

Le fief Nicodème à Rincq fut acquis, en 1787, par un avocat d'Arras fortuné nommé Liborel. Celui-ci, protectteur attitré du jeune Maximilien de Robespierre, affichait des idées avancées. Cela ne l'empêcha pas de faire afficher dans le hameau, le 15 avril 1787, un placard intitulé Ban de mars ainsi conçu :

" De par M. Liborel, avocat, et dame Poillart, son épouse, seigneurs de la juridiction et seigneurie vicomtière de Rincq, Gohem et autres lieux, il est ordonné… "

Ce placard (c'était en 1787) provoqua une émotion considérable dans toute la région. L'intendant de Flandre Esmangart, informé de cette résurgence des vieux droits féodaux ; enjoignit Liborel de modérer son ardeur.

Et si les idées de progrès de Liborel et de son ami Robespierre n'avaient pas triomphé, n'aurait-on pas eu un vicomte de Rincq frais émoulu, agissant comme un seigneur de l'époque des croisades ?

 

sécession des hameaux

 

En 1857, les habitants de Rincq et de Glomenghem adressèrent au maire d'Aire-sur-la-Lys, Elisée Warenghem, une pétition demandant à faire sécession de la commune d'Aire-sur-la-Lys. Le conseil municipal airois accepta cette demande et vota la scission, mais ce fut le le sous-préfet de Saint-Omer qui refusa d'entamer une procédure administrative.

L'affaire en resta là. Il faut préciser que cette opération prétendait régler la question du partage entre les habitants de Glomenghem du marais que l'administration municipal d'Aire-sur-la-lys refusait.

l'église

 

L'existence de cette église est avérée par un texte de 1147. L'église actuelle date de la reconstruction, entre 1804 et 1809. Elle est entourée d'un cimetière et l'on peur voir sur le côté sud la pierre tombale du curé Rivière, mort en 1820, et les plaques des sépultres de la famille Lochtenberg.

L'intérieur de l'église est orné de statues. On signalera un groupe en bois polychromme représentant saint Hubert et le cerf miraculeux, travail du XVIe classé en 1935 par les Monuments historiques. On y trouve aussi les statues de saint Omer, patron de la paroisse, de sainte Anne, de saint Etienne, de sainte Barbe et de sainte Catherine.

Mais la plus belle des statues de Rincq se trouve à Arras, au musée diocésain d'art sacré, don de l'abbé Mouchon, curé de Rincq. On ne peut que regretter l'absence de cette statue.

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