architecture industrielle

la fabrique de chandelles

La fabrique de Lebrun-Coquant

 

Cette fabrique, propriété de Monsieur Caux, fut reprise en 1900 par la famille Lebrun-Coquant. Elle commercialisa sous ce nom ses produits dans toute la région, y compris dans le département de la Somme. Elle fabriquait des bougies, chandelles, cierges de communion et de dévotion, ex-votos et employait encore jusqu’en 1940 une dizaine de personnes. Elle cessa toute activité en 1969.

 

Le magasin comme le logement étaient installés dans une demeure datée de 1725, située rue d’Arras. On accédaient à l’atelier par le passage couvert.

Cette activité nécessitait d’importantes quantités d’eau que l’on pompait dans la nappe phréatique et que l’on stockait dans une bâche ou citerne en métal.

Les matières étaient le coton pour la mèche, le suif, la cire d’abeille, la paraffine et la stéarine ou leur mélange approprié. La cire était préparée dans des cuves de 500kg et chauffée pour être liquéfiée. La demande de chandelles de suif s’étant maintenue jusqu’en 1940, la fabrique se fournissait auprès des abattoirs et boucheries de la ville. Les excédents de suif étaient vendus en tonneaux aux savonneries de la région.

 

Dans cette entreprise, étaient employées deux méthodes de fabrication: le moulage et la jetée.

 

La consommation de bougies était encore très importante dans la première moitié du XXe siècle et cinq machines, aujourd’hui disparues, avec moules en étain, les fabriquaient en série et selon l’usage auquel elles étaient destinées. La machine «8/voiture» coulait les bougies servant à l’éclairage des véhicules hippomobiles. Elles étaient ensuite commercialisées par paquet de huit.

L’atelier a conservé jusqu’en 1989, une partie du matériel correspondant à la jetée.

Une chaudière à charbon, véritable générateur, transformait l’eau en vapeur. Un système de tuyauteries et de vannes la reliait aux différents postes de travail.

 

Les tables de travail supportaient des bacs en cuivre à double parois chauffées à la vapeur. Au-dessus d’eux étaient installés des tours en bois formé d’un axe vertical mobile muni d’un plateau circulaire pouvant se fixer à différentes hauteurs. On y suspendait quarante mèches sur lesquelles, à l’aide d’une cuillère, on versait la cire liquéfiée qui se solidifiait par couche. L’opération était répétée jusqu’à obtention de cierges au calibre voulu. Un anneau métallique de grande taille était adapté à la fabrication de cierges cylindriques en série. On y accrochait huit cadres recevant chacun dix baguettes. L’ouvrier y fixait une série de mèches qui étaient plongées dans la cuve en un mouvement régulier de balayage, puis aussitôt remontées. Ces mèches une fois démêlées, se figeaient. L’opération de trempages était renouvelée autant de fois que nécessaire.

La machine à rogner permettait la coupe des cierges pour en calibrer la longueur. Elle était reliée à un tapis roulant en tissu qui se déplaçait par saccades, polissant ainsi les bougies avant leur empaquetage.

 

Il existait deux sortes de bacs pour ramollir les cierges. Après avoir trempés dans l’eau chauffée à la vapeur à l’aide d’un serpentin, les gros cierges étaient roulés sur une table à l’aide d’une (planchette en bois) afin de leur donner une forme régulière. Le premier bac était une sorte de baignoire, l’autre, une cuve en bois de deux mètres de profondeurs, à demi-enterrées. Les grands cierges pascaux et de communion, fixés à un palan, y étaient plongés avant d’être ouvragés à l’aide de pinces en buis.

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